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RAGE QUIT

JEAN-MICHEL

14 Septembre 21 Octobre, 2023

Jean Michel est un duo d'artistes composé de Sophie Varin et Antoine Carbonne. 

« Jean Michel a 2 ans. Iel a mûri et entrevoit les limites de sa

quête d’hédonisme. JM perd patience. Irresponsable, iel accuse les branches basses, les cailloux instables, les ami.e.s infidèles. JM veut faire un break. Iel s’endort sur la mousse tiède. Une larme à l’oeil, un sourire aux lèvres. Offline.


Dans son rêve ou dans son réveil, JM est a nouveau capable de franchir tous les sommets. JM fend l’air pour se venger. C’est

luielle qui ne s’est pas fait confiance et iel va bien se faire voir. Une branche craque, JM se tord la cheville. Offline.
Last seen status: « What i want besitos, what i get stressitos »

Dans l’univers du jeu vidéo, le « Rage Quit » pourrait se traduire par abandon rageux. Il survient souvent durant les jeux en ligne et en équipe et peut être provoqué par des problèmes de connexions, une mauvaise communication entre les joueureuses, de la frustration accumulée.

                                                                                                   

Nous avons choisi de représenter le moment qui suit la réaction agressive.

Comparable à la perte de sens du burn-out sans y être identique ; le décrochage est propice à l’apparition d’une imagerie transcendante, bien loin de l’idée de rage que suggère le titre. 

Subsiste une forme d’abandon.

 

Éloignons-nous de la métaphore du jeu vidéo.

Il s’agit d’un ensemble de “tableaux” peints à l’huile sur toile. On y retrouve un personnage à l’identité trouble traversant des paysages colorés. Une maison, une colline, de l’eau, de la roche, un rêve et de la fatigue. Cet ensemble fait suite à l’exposition I Can Do It Anymore (à DBKA paddock à Bruxelles en juin 2023) où Jean-Michel vacillait entre une volonté sans faille et le désespoir de cause.

Chaque tableau ressemble à une nouvelle tentative de survie, qui pourrait suivre ou précéder un « rage quit ». Des grands paysages ou des mini mondes cristallisent une situation critique vécue par les personnages.

Le « rage quit » de la vie est une isolation temporaire comme un refus de collaborer. Il fait suite à l’agrandissement, chez le sujet, d’une faille entre la réalité et l’attente vis-à-vis de la réalité. Quand les choses ne sont pas comme on les imaginait et que cela devient insupportable. Quand le sujet se maintient dans une version trop personnelle du réel tout en refusant la confrontation. Le « rage quit » peut être irrationnel et faire du mal.

C’est un abandon qui ne se soucie pas de prendre soin de soi. Cependant, avec suffisamment de self control, il peut engager le sujet vers une recherche de sérénité. Marcher, réfléchir, croire. C’est là que JM serait capable, pour se consoler naïvement, de se promettre de ne plus rien se promettre.

 

Né enfant privilégié, JM s’est transformé en adulte destructeur.

Après un début de carrière international (résidence à Mexico, expositions à Paris, Bruxelles et New-York) et des sujets dans des publications prestigieuses, des interviews donnés par la célèbre metteuse en scène Julia Huet Alberola, notre personnage continue de s’apitoyer sur son sort et de se plaindre plutôt que d’adopter une attitude constructive. Nous sommes fatigués de parler pour lui et de devoir subir les règles de ce Pinocchio tyrannique. Le jeu s’est retourné contre nous. JM s’est fait lâcher. Il repense à toutes les bonnes résolutions oubliées le lendemain. Les gens refusent de commenter son travail. Il souffre de l’indifférence. Il a accepté qu’il ne pourrait pas briller par son intellect et se concentre sur les sensations, les émotions. Malgré l’irritation que nous inspire JM, nous ne pouvons pas l’abandonner. Nous partons en retraite. JM devient un ermite. Ce n’est pas une déconnexion mais une épreuve spirituelle par opposition à l’épreuve sociale. Cette exposition est là pour nous soigner et soigner le monde. 

 

                              Jean-Michel (Sophie Varin et Antoine Carbonne)

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